lundi 19 juillet 2010

J 120 - J 131 : La Quiaca-Humahuaca ; 227kms

Après une bonne pause d'une journée à La Quiaca, ville frontière entre l'Argentine et la Bolivie, où nous rechargeons nos batteries (et nos estomacs) après les 3 dernières journées qui nous ont bien marquées nous partons vers Yavi, petit village pittoresque à 17km.


Grande différence avec la Bolivie, nous commençons par suivre une route goudronnée ! Yavi est un tout petit village assez agricole avec une petite église mignonne et la demeure d'un ancien marquis reconvertie en musée. A part cela ... On nous avez dit qu'il n'y avait rien, mais après la Bolivie, l'offre des hébérgements (des hôtels aux chambrres chez l'habitant) et des petits commerces nous semble énorme.

Le lendemain, nous partons vers Nazareno, petit village de montagne dans ce bout de cordillère en bordure orientale de l'altiplano. Nous avons peu d'info sur le trajet : une carte google que nous a préparé Xavier après leur séjour argentin, une carte routière sur laquelle il n'y a pas de piste et des indications très vagues des gendarmes de Yavi qui nous ont promis le vide, le silence et le froid... Qu'à cela ne tienne, nous demanderons en chemin ! Et comme toujours, nous sommes bien surpris de rencontrer autant de monde et même de terminer la journée au hameau de Chalguamayoc où Aurélia et Bonifacio nous offrirons chaleureusement l'hospitalité dans leur salon, leur salle de bain et leur cuisine alors que nous cherchions un site de bivouac ! Malgré la pauvreté indéniable des habitants de l'altiplano, côté argentin, il y a l'eau, l'éléctricité, des gazinières et des salles de bain. Le lendemain matin, pendant que nous prendrons notre petit déj, nous assisterons au dépeçage du lama fraichement égorgé.

Depuis Yavi, nous avons aussi un nouveau compagnon de voyage à 4 pattes. Nous ne comprenons pas ce chien qui nous suit alors que nous ne lui donnons rien, ni caresse ni nourriture. Pourtant, tous les matins, il nous attend pour marcher dans nos pas...



Nous reprenons la route avec toutes les indications qu'il nous faut, passons par le col Abra del condor à 4400m puis bivouaquons dans le froid et le vent. Il fait froid depuis que nous sommes arrivés en Argentine et cela va aller en empirant.
Le lendemain, c'est le col "Abra Fundacion" à 5050m que nous passons. Dernier passage à cette altitude pour ce voyage. La fin approche et c'est avec un peu de nostalgie que nous entammons la descente vers Nazareno. Nous y arriverons le lendemain après 18km et 1000m de descente, en 3 jours et demi depuis Yavi alors que nous avions prudemment prévu 5 jours.


A partir de maintenant, nous serons partagés entre le plaisir de terminer le voyage et la perspective de retrouver nos proches en France (et la chaleur), et la nostalgie et l'envie de faire durer ces derniers jours de marches.

A Nazareno, on se réjoui d'être en Argentine. Nous trouvons un petit comedor chez l'habitant, a priori le seul du village, où on nous sert un "asado" gigantesque et délicieux que nous dégusterons en regardant la finale du mondial ! Viva Argentina et sa bonne viande !

Grâce à Xavier et Emmanuelle et leur précieux topo, nous comptons rejoindre Iruya depuis Nazareno en suivant à l'envers un itinéraire de trek proposé par certaines agences d'Iruya. Nous ne serons pas déçus car les paysages sont superbes et ce trek vraiment beau. Par contre, nous ne nous attendions pas à avoir 4 jours aussi difficiles. Le chemin traverse des beaux reliefs entre 2400m et 3600m, mais nous enchainons les montées avec une facilité qui nous surprend presque ; la difficulté n'est pas là. Les sentiers à flanc de montagne sont vertigineux mais nous n'avons pas le vertige et les vues sont tellement splendides qu'on avance sans se poser de questions. Non, la vraie difficulté de ces 4 jours fut la météo !
Nous avons la grande chance de vivre l'hiver argentin le plus rude depuis une dizaine d'année !

Le premier jour, en quittant Nazareno, nous devons descendre la vallée du rio. Très vite, nous nous mouillons les pieds pour traverser ce rio qui court d'une falaise à l'autre. Nous étions prévenus et tout va bien tant que le soleil est là. Mais très vite, le nuage s'installe dans la vallée. On n'en avait pas vu depuis des semaines ! Les chaussures trempées, les pieds et les jambes mouillées, alors qu'il fait 5 degrés avec du vent et de l'humidité, on ne rigole plus et l'après midi devient un cauchemar.

Le soir venu, malgré deux paires de chaussettes et une paire de lacets brûlés, nous n'arrivons même pas á complétement sécher nos affaires Heureusement, le lendemain, le soleil revient dès que nous quittons la vallée pour remonter. Le froid par contre ne disparait pas, avec des températures négatives tous les matins qui peinent à remonter malgré le soleil.


Nous traverserons ensuite des paysages de canyons et de quebradas colorées magnifiques.


Le 4e jour, le trajet qui nous a été indiqué et qui semble le plus marqué quitte le topo que nous avions. Le chemin n'en est pas moins superbe et semble finir par une route qui devrait nous faire gagner du temps ...jusqu'à ce que nous réalisions que cette piste de camion traverse le rio Iruya une bonne vingtaine de fois... Avec du vent et par 4 degrés nous sommes plus que contents d'atteindre Iruya où nous passerons  la soirée à faire sécher nos chaussures auprès d'un poêle !

Iruya est un joli village de montagne aux rues pavées et aux maisons blanches. L'offre touristique s'y développe étonnament depuis quelques années, principalement grâce aux couleurs magnifiques de la quebrada. Et heureusement pour nous, on y trouve des côtes de boeuf succulentes !!!
Le départ le lendemain matin avec quelques flocons est un peu rude mais les flancs givrés des falaises colorées de cette vallée et les 1200m de montée vers le col nous réchauffent vite ! Nous aurons au moins la chance d'avoir eu de la neige avant la fin du voyage !



Le soir, nous trouverons refuge du vent dans la petite école de Chaupi Rodeo qui nous est ouverte par 2 argentines adorables (ce sont les vacances d'hiver et toutes les écoles que nous rencontrons depuis 2 semaines sont désertées). Nous avons passé notre dernier col à 4000m et le voyage va désormais descendre.


 
Nous rejoignons la quebrada de Humahuaca et la nationale 9, mais le vent crée un nuage de poussière dans toute la vallée. Difficile de distinguer les couleurs...

Avec ce vent, nous préférons éviter de bivouaquer, mais nous n'aurons pas la chance de trouver quelqu'un à la petite école de Chorillos. Nous décidons alors de pousser jusqu'à Humahuaca, même si la nuit va tomber. Nous y arriverons 2 heures plus tard, par -8ºC mais heureux de pouvoir se mettre à l'abri ! Nous avons gagné une journée. 2416km accomplis. Nous sommes par contre dans une zone touristique et ça se sent. Nous avons toujours besoin d'un petit temps d'adaptation quand nous revenons dans une zone où il y a autant d'activité humaine. Jusqu'à San Salvador de Jujuy, nous allons plus ou moins suivre la RN9 et il faudra donc s'adapter.
 
Le voyage continue et nous avons bien envie de profiter un maximum de ces derniers jours de marche.

 Et une petite photo de Franck avec 5 mois de barbe!!!

4 commentaires:

  1. MAGNIFIQUE
    Vous nous impressionnez, quelle aventure !!!!!

    De retour en France depuis maintenant 15 jours c'est super de pouvoir s'évader grace à votre blog , MERCI !!!!
    Bonne continuation et profitez bien :-)
    A bientot
    Sarah Silvio.

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  2. Souvenir souvenir...

    J'adore vous lire en regardant les cartes, je revis grace à vous!!
    Profitez bien des derniers jours.

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  3. Franck, tu garderas la barbe une fois rentré en France?
    ça te va très bien!

    quels paysages magnifiques! les photos sont vraiment superbes :-)

    bisous de Californie

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  4. Hirsute individu ! Je te conseille d'aller voir Alain le Maître Barbier en rentrant en France :

    http://www.maitrebarbier.com/

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