Bienvenue sur notre blog qui vous contera notre randonnée au fil de l'eau, d'un océan à l'autre...
samedi 17 avril 2010
Vie quotidienne
1/ Où dormons-nous ?
L'option préférée quand nous sommes dans la montagne ou sur des chemins de trek est la tente. Bivouac dans des endroits en géneral magnifiques. On cherche un petit coin plat, à l'écart, avec de préférence un point d'eau pas loin pour la toilette et la cuisine.
Entre Cachora et le Machu Picchu, route de trek très fréquentée, nous avons trouvé des camps de campings, c'est à dire des emplacements prévus pour la tente avec une douche (froide) et des toilettes. On n'a pas besoin de plus !
Quand nous sommes dans des zones habitées, nous cherchons une hospedaje bon marché (entre 20 et 40 NS soit environ 6 à 12 euros la nuit) ou nous allons toquer à la mairie qui à toujours une solution à nous proposer (école, poste de santé, maison vide, endroit pour poser la tente etc...)
En général, quand on part le matin on ne sait pas où on va dormir le soir. C'est le charme du voyage à pieds !
2/ Que mangeons-nous ?
Quand nous partons sur des chemins éloignés des villages sur la carte, nous emportons des provisions pour la durée estimée. Le midi sandwichs à base de tomate, concombre, fromage et jambon de poulet. Et quand on croise des marchés, on ajoute de délicieux avocats et des fruits exotiques (mangues, fruits de la passion, chilimoya etc...). Le soir, riz, pâtes, soupes lyophilisées (la fameuse soupe à l'asperge !) avec des pâtes pour épaissir. Le matin, gâteau ou riz au lait concentré avec un petit nescafé emporté de France et un Mate de Coca. En général on ne mange pas assez le matin et on prend une barre de céréale et des gateaux vers 10h. La banane et la mandarine sont nos meilleurs compagnons de route car ça conserve bien.
Dans les faits, on trouve souvent de quoi se ravitailler même sommairement dans des petites boutiques de hammeaux ruraux : miettes de thon (gratos de pescado), gâteaux, pâtes, fruits...
Dans les zones habitées, boutiques normales et petits restos où on mange un menu du jour pour quelques soles (notre record est à 2.5 soles le menu). On se jette en général sur tout ce qui nous a manqué : gâteaux, légumes, café (même si pas terrible), glace parfois.
Dans la vallée sacrée nous nous sommes offert quelques bons restos, notamment un bon plateau de fromage/rillette...
3/Est-ce qu'on se lave ?
Et bien oui, on peut rester propre en marchant ! On trouve régulièrement de quoi se doucher et sinon on fait une toilette de chat avec un gant. On a du sauter la toilette 2 ou 3 fois seulement depuis le début. Le plus sympa, c'est la toilette dans le ruisseau !
La lessive ? Dès qu'on a une hospedaje, tout passe dans l'evier. Et on profite des villes comme Abancay, Cusco ou Aguas Calientes pour utiliser des laveries pour la grande lessive.
4/ Les toilettes ?
Dans la nature et on brûle le papier toilette ! C'est ce qu'il y a de plus naturel et dans les zones habitées c'est plus compliqué ;-) On a tendance à oublier dans nos pays développés que tout ça va dans des égouts qui finissent dans les stations d'épurations (quand ce n'est pas la fosse sceptique, pas très hygiénique). Ca n'existe pas partout, il faut bien s'en rappeler.
5/Combien de temps marchons-nous ?
En général, on essaie de partir vers 7h, 7h30. On marche entre 7 et 9h par jour ce qui nous permet de couvrir plus de 20km par jour. Quand c'est plat, la trentaine de km est facilement atteignable. Quand ça grimpe, la moyenne diminue. Et quand on est pas bien, c'est plutôt 15km.
C'est souvent la météo ou les possibilités d'hébergements qui nous font nous arrêter ... ou continuer jusqu'au village suivant !
Voilà pour notre quotidien... Si vous avez d'autres interrogations, n'hésitez pas...
vendredi 16 avril 2010
Que mes chaussures reposent en paix...
Le même modèle, des Merell Chameleon basse et non gore-tex, m'avait tenu près de 2 ans et accompagné pour de nombreuses marches au Mexique, en Guyane, en Espagne, en Indonésie, en France... Visiblement on est passé au niveau supérieur !
La semelle gauche a laché avant le Machu Picchu, favorisant l'infiltration par l'arrière. Ca ne changeait pas grand chose, j'avais de toute façon les pieds trempés ;-) Il paraît que j'ai des appuis sur l'intérieur. Plus les trous dans le tissu sur l'avant...
Elles auraient pu encore tenir quelques temps mais j'ai profité de trouver du 44 à Cusco qui est une ville assez touristique, pour les remplacer.
Salomon haute et gore-tex, visiblement plus robuste. Je vous dirai ce qu'il en est.
Ici s'achève donc ma tentative de tenir 6 mois de marche avec des chaussures basses. Il fallait essayer. Ca me servira de leçon.
mercredi 14 avril 2010
J37-43 La vallée sacrée: petit coup de mou...
samedi 10 avril 2010
J28-J36 : Trek de Cachora (Choquequirao) - Machu Picchu. (130km ; dénivelé cumulé positif = 6500m ; dénivelé cumulé négatif=7270m)
Jour 0 : convalescence. Abancay - Cachora (d- = 500m)
Deux jours de pause à Abancay pour préparer notre prochaine étape, se ravitailler, mettre à jour le blog et surtout récupérer de notre première intoxication alimentaire du séjour ! Quasiment une journée entière au lit dans un état pas très enviable. Au revoir jolie ballade au sanctuaire national de l'Ampay dans les hauteurs d'Abancay. Encore convalescents, nous décidons de nous rendre directement à Cachora et de ne pas faire deux jours de chemins incertains avant la dizaine de jours qui nous attend pour atteindre le Machu Picchu. Donc une quarantaine de kilomètres en taxi et une petite descente de 6km jusqu'au village de Cachora pour nous remettre doucement en jambes.
Cachora est un (tout) petit village qui se développe désormais autour de l'activité touristique générée par les treks vers Choquequirao (et plus occasionnellement vers le Machu Picchu). On y trouve donc de quoi se loger (de l'hôtel confort tenu par un couple Néerlando-Péruvien aux "hospedajes" plus basiques où nous logerons), quelques boutiques pour les derniers ravitaillements et des services de guides et de mules. La vue sur le nevado enneigé est tout simplement magnifique.
Le trekking développe un vrai écosystème économique autour de la marche et surtout du site superbe de Choquequirao qui fait vivre muletiers, guides et petits commerces du coin. Les services proposés rendent accessible au plus grand nombre le site magnifique de Choquequirao. Le trekking ici comme ailleurs (le Rinjani à Lombok pour citer une de nos expériences rescentes) génère une vraie économie, et diffère bien du voyage à pied que nous entreprenons. Le trek peut se faire en tout confort avec mules, guides, cuisiniers, bivouacs tout organisé (y compris le tabouret toilette qui nous a fait halluciner!), juste avec des mules pour porter l'équipement ou comme nous, en autonomie complète. Heureusement que cette flexibilité existe encore ici ! (ce n'est plus le cas par exemple sur le chemin de l'inca ou au Rinjani).
Nous rencontrons Marion et Arnaud, un couple de Bretons depuis 4 mois en Amérique du sud. Nous échangeons infos, bons plans, expériences et premiers doutes : l'Instituto Nacioncal de la Cultura (INC) de Cusco leur a certifié qu'il fallait le billet de train de Cusco pour acheter le ticket du Machu Picchu... Le responsable touristique de Cachora et l'association des "arieros" (muletiers) nous disent que la route de trek jusqu'au Machu Picchu n'est pas ouverte à cause de la saison des pluies exceptionnelle... il y a un rio à traverser trop dangereux en cette saison. Mais un couple l'a déjà fait avant nous cette année. Gros doutes et tempêtes sous les casquettes si nous devons revoir notre itinéraire ! Par prudence, nous engageons un guide pour qu'il nous rejoigne à Choquequirao (nous tenons à commencer seuls sur le chemin bien balisé) et nous accompagne jusqu'à Yanama, partie du trek sur laquelle nous avons le plus de doutes et qui englobe le passage du fameux Rio Blanco... Si nous ne pouvons pas traverser, nous devrons faire demi-tour...
Jour 1 : grand départ ! Cachora - Santa Rosa Alta (25km ; d+ = 700m ; d- = 1350m)
Nous partons vers 7h, accompagné d'Alberto, notre futur guide qui nous met sur le bon chemin. Les nuages ne se lèvent pas trop mais le début du trek est très agréable.
Jour 3 : le Rio. Choquequirao - Rio Blanco (environ 10km ; d+ = 500m ; d- = 1350m)
Nous profitons de la matinée pour aller voir les terrasses et refaire un tour dans les ruines mais ce matin, les nuages ne se lèvent pas. Sans visibilité, nous redescendons vite au camp pour préparer le départ. Alberto n'est pas au rendez-vous. Les gardes de l'INC et les différents arieros nous ont tout de même rassurés. Plusieurs d'entre eux font le trajet et nous proposent leurs mules. C'est donc faisable et la trace du chemin ne peut pas se perdre (d'après eux). Nous partons donc seuls à midi, en suivant les traces laissées dans la boue par les mules. Tant mieux, nous continuons l'aventure seul et a posteriori un guide se serait vraiment avéré inutil.
Mais ce col semble ne jamais venir ! Un dernier effort et nous y voilà, nous passons le col à 4200m après 4h20 de monté au total.
Reste à descendre jusqu'au village de Yanama. Nous trouverons une "tiendita" où nous ravitailler (bien qu'il nous reste suffisament de vivre, nous ne voulons pas revivre notre faim du jour) et un abri inattendu dans la salle du téléphone communal.
Nous pique niquons au col, heureux de cette belle montée et de la vue sublime qu'elle nous a offerte. Les condors volent à la limite des nuages plusieurs centaines de mètres plus haut !
Heureusement pour nous le soleil pointe son nez et nous monterons le Wayna Picchu avec une superbe visibilité su le site.