Nous arrivons à Nasca après 7h en bus grand confort, 3 navets hollywoodiens et un paysage désertique coincé entre le Pacifique et la Sierra. Il ne pleut jamais par ici.
A peine sortis de la gare routière (le parking et le petit local attenant), nous sommes assaillis par les rabatteurs. Hum, comme c'est agréable de se sentir pigeon, euh pardon touriste ;-)
Nous nous échappons donc rapidement pour nous poser dans le petit hôtel réservé à l'avance et nous accumulons quelques kcal supplémentaires avant de commencer à marcher lors d'un déjeuner-dîner bien sympathique.
Avant de survoler les géoglyphes de la civilisation Nasca (les fameuses lignes) demain matin, nous nous rendons au centre Maria Reiche pour en savoir plus. C'est l'occasion d'une rencontre surréaliste avec Viktoria Nikitzki. On commence par arroser et nettoyer le jardin pendant une heure (est-ce un test pour voir si nous sommes dignes de recevoir les informations sur les lignes?) puis commence le cours sur les lignes dans une petite salle encombrée à la lumière jaune blafarde distillée par une unique ampoule suspendue au toit de palme.
Autour d'une maquette du plateau désertique de Nasca et de ses lignes, nous avons droit à un vibrant plaidoyer sur le travail désinteressé de Maria Reiche et le peu de reconnaissance dont elle bénéficie. Les explications sur le rôle de calendrier astronomique (marque des équinoxes et solstices) et de carte des veines aquatiques sous terraines sont très intéressantes mais le fond scientifique est parfois un peu léger. On ressent surtout la frustration d'une femme qui dédie sa vie à une cause difficile et avec bien peu de support (il suffit de voir ses conditions de vie). Les lignes font tourner le business local mais aucun fond n'est consacré à leur études ou leur préservation. Or les lignes sont victimes de l´érosion et à la mercie des innondations dans une région deboisée où plus rien ne freine le ruisselement. Ce site classé par l'UNESCO semble bénéficier de bien peu de protection.
Nous sommes durement confrontés à l'importance de l'eau dans cette région si désertique où les anciennes civilisations avaient developpées leurs connaissances des veines aquifères et un système d'aqueducs ingénieux. Bien des connaissances se sont perdues quand on voit le manque d'eau actuel. Le ruisselement des eaux de pluies (la ville de Nasca aurait été inondée il y a deux ans) que plus rien n'arrêtent illustre également les effets de l'action récente de l'Homme et le risque qui pèse sur un patrimoine vieux de plus de 1500 ans...
Demain, nous verrons les lignes d'en haut, et lundi, nous commencerons à marcher avec des réserves pour plusieurs jours, au cas où. Nous avons repéré notre trajet et nous savons où nous allons.
Nous ne savons pas quand nous croiserons notre prochain cybercafé - probablement pas avant 1 mois - donc ne vous inquiétez pas.
¡Hasta pronto!
Contente de savoir que tout va bien et que le voyage commence sous les meilleures auspices!
RépondreSupprimerProfitez-en bien et à dans un mois :-)