On a déjà croisé 4 panneaux solaires dans les villages les plus reculés de la sierra !
Ils semblent servir à alimenter les systèmes de radio communication entre les petits villages (comme quoi, on revient toujours au telecom).
On a pensé à toi.
Bienvenue sur notre blog qui vous contera notre randonnée au fil de l'eau, d'un océan à l'autre...
samedi 27 mars 2010
Un premier point après 3 semaines.
1/ L'altitude
Nous sommes passés de Nasca, 600m d'altitude, à plus de 4000m (avec un max vers les 4400). Nous avons passé la majorité de notre temps de marche à plus de 3500m. L'avantage de la marche, c'est une montée très progressive. Associé à un petit mate de coca le matin avant de partir (surtout pour boire chaud et se reveiller), aucune trace de "sorroche" (mal d'altitude) pour l'instant. Bien sûr, on est essouflé quand ça monte, mais c'est aussi vrai quand on est plus bas ;-)
2/ Le matériel
Pour les accros, notre liste de matériel (sous excel partagée avec google doc).
Voici quelques premiers retours d'expérience:
RAS, tout va bien !!! (à part les ampoules, les bleus, les piqures de moustiques)
Nous sommes passés de Nasca, 600m d'altitude, à plus de 4000m (avec un max vers les 4400). Nous avons passé la majorité de notre temps de marche à plus de 3500m. L'avantage de la marche, c'est une montée très progressive. Associé à un petit mate de coca le matin avant de partir (surtout pour boire chaud et se reveiller), aucune trace de "sorroche" (mal d'altitude) pour l'instant. Bien sûr, on est essouflé quand ça monte, mais c'est aussi vrai quand on est plus bas ;-)
2/ Le matériel
Pour les accros, notre liste de matériel (sous excel partagée avec google doc).
Voici quelques premiers retours d'expérience:
- Pot Etapower Primus 1.2L : nous avons longtemps hésité sur la contenance, mais faute de trouver le modèle 1.5L ou l'équivalent chez MSR, nous avons opté pour ce modèle qui nous semblait optimiser le rapport poids/performance de chauffe. Rien à redire sur les performances et la contenance est tout à fait suffisante pour nous deux. Par contre, un défaut majeur : le manche de la casserole tient très mal ! En 4 bivouacs, la casserole s'est renversée 3 fois, dont apothéose, une soupe aux asperges chargés de pâtes. Cela a eu pour conséquences directes non seulement de retarder et de diminuer notre pitence du soir tant attendue mais surtout, d'encrasser considérablement le réchaud. Résultat, une heure de démontage et de nettoyage du réchaud le lendemain. Un bouchon en plastique coincé dans le manche fait merveille pour éviter ces désagréments.
- Les chaussures : inconditionnel des chaussures basses, j'ai choisi des Merrell Chameleon non gore tex. Elles montrent déjà des signes d'usures. J'ai beaucoup d'ampoules mais je n'ose pas incriminer les chaussures. Enfin, non étanches, elles sèchent plus vites quand on traverse des rios mais j'ai les pieds trempés dès qu'il pleut ou que nous marchons dans la boue, et cela arrive très souvent. Bref, je suis sur le point de revoir mon jugement sur les chaussures basses. Dom pour sa part, est très satisfaite de ces Salomon haute et Gore tex.
- Les sacs : un Go lite un peu trop chargé pour Dom mais qui fait très bien l'affaire quand l'appareil photo est porté en ventral. Un osprey atmos 50 pour Franck qui est déjà usé sur les zones de frottements. Il a été mis à rude épreuve les premiers jours avec une charge trop importante. Il est très fonctionnel et confortable maintenant que nous emportons beaucoup moins d'eau (environ 13-14 kg avec l'eau et la nourriture).
- Perdus, cassés, oubliés: le couteau suisse des 12 ans de Franck oublié à Lima (snif, snif) , les sous gants de Franck perdus lors de la monté en trombe dans le camion, la montre geonaute decath qui servait à mesurer les distances a rendu l'âme le 3e jour, une fuite réparée sur le thermarest de Franck.
- Pour le reste, rien à redire, avec une mention spéciale pour la tente huba huba HP qui a resisté aux deux orages de grêles que nous avons essuyé dans la montagne.
RAS, tout va bien !!! (à part les ampoules, les bleus, les piqures de moustiques)
J17-J25 Chalhuanca-Abancay, 230kms
Chalhunca - Andahuaylas : 6 jours ; 160 km ; dénivelé positif=2000m ; dénivelé négatif=2000m.
-des hommes et des femmes surgissant de nulle part alors que nous nous croyions seuls au monde, notamment Mario Macedo Quispe, en sandales avec son balluchon de laine de lama sur le dos qui venait à pied de Cusco (environ 350km),
Souvent, ces villageois, bergers, vachers sont là à temps pour nous donner des infos sur le chemin!
-une course de chevaux sauvages, effrayés par l'orage qui arrive.
-nous avons aussi affronté les éléments puisque nous avons "survécu" à 2 orages de grêle dont un d'une heure et demi! Merci à notre tente Huba huba HP d'avoir courageusement résisté!!!
-nous avons vu 3 aigles se chamailler au bord d'une rivière, les voir plonger, serres ouverts, les uns sur les autres était impressionnant.
-nous avons passé une journée entière dans un nuage, sans aucun repère: Autant vous dire que nous avons perdu notre chemin... Heureusement que la boussole est là!!
-grâce à cette saison des pluies qui traîne en longueur, nos sacs se sont grandement allégés !!! Nous portons moins d'eau sans risque de mourir de soif. Quel bonheur de marcher à 10-13kgs!!!
- des kilos en moins du moins (du moins on a l'impression dans la glace) et des pantalons qui tombent,
-une descente vertigineuse de 1600m de dénivelé négatif dans la vallée pour atteindre Abancay.
- les jambes de Dom constellées de bleus et de piqures de moustiques, et les pieds de Franck plein d'ampoules.
- une question qui revient sans cesse dans la bouche des péruviens que nous croisons (et qui commence à nous lasser) : "Mais pourquoi vous ne prenez pas la voiture?"
- des péruviens qui nous prennent en photo en nous voyant arriver à pieds.
Andahuayulas - Abancay : 3 jours ; 73 km ; d+ = 2300m ; d- plus de 3000m
En 8 jours de marche, nous avons vécu 1001 péripéties. Chaque jour apporte son lot de découvertes, de rencontres et d'aventures:
En 8 jours de marche, nous avons vécu 1001 péripéties. Chaque jour apporte son lot de découvertes, de rencontres et d'aventures:
-une première journée avec ses 1300m de dénivelés positifs et ses 25 kms de lacets,
-des paysages surprenants allant de canyons à perte de vue avec en arrière fond des sommets à plus de 5000m enneigés, des terrains marécageux, de la pampa à n'en plus finir, des montagnes qui commencent à faire penser au Machu Pichu...
-des paysages surprenants allant de canyons à perte de vue avec en arrière fond des sommets à plus de 5000m enneigés, des terrains marécageux, de la pampa à n'en plus finir, des montagnes qui commencent à faire penser au Machu Pichu...
-des dizaines de rios à traverser (les pieds mouillés toute la journée ça nous connaît), dont un, l'eau à mi-cuisse, m'a emportée. Heureusement que le bras fort de Franck m'a ramenée jusqu'à la berge. Plus de peur que de mal, et quelques affaires mouillés en plus ;-)
-des hommes et des femmes surgissant de nulle part alors que nous nous croyions seuls au monde, notamment Mario Macedo Quispe, en sandales avec son balluchon de laine de lama sur le dos qui venait à pied de Cusco (environ 350km),
-nos premières nuits chez l'habitant:
Rejna, qui nous a secouru de la pluie et qui voulait nous laisser son lit pour la nuit! Nous avons insisté et dormi par terre sur des peaux de lama, bien au sec.
Judith, infirmière de Lima, qui effectue son service d'un an dans un village pauvre et rural et qui nous a offert 2 lits dans son poste de santé. Nous avons pu avoir une longue conversation autour d'un dîner avec elle et son ami Joël, passionnant!
Judith, infirmière de Lima, qui effectue son service d'un an dans un village pauvre et rural et qui nous a offert 2 lits dans son poste de santé. Nous avons pu avoir une longue conversation autour d'un dîner avec elle et son ami Joël, passionnant!
Enfin, le village de Quillabamba, où le maire nous a gentiment ouvert une classe de l'école et où j'ai pu discuter avec la dizaine de bambins agglutinés autour de nous!
-une course de chevaux sauvages, effrayés par l'orage qui arrive.
-nous avons aussi affronté les éléments puisque nous avons "survécu" à 2 orages de grêle dont un d'une heure et demi! Merci à notre tente Huba huba HP d'avoir courageusement résisté!!!
-un bus de péruvien s'est arrêté pour nous donner des gâteaux à manger,
-nos compagnons de route sont des centaines de lamas, de vaches, de taureaux, d'ânes, de chevaux, de cochons et de chiens... pour l'instant, malgré mon amour pour les bêtes , la cohabitation se passe bien!!!
-nous avons vu 3 aigles se chamailler au bord d'une rivière, les voir plonger, serres ouverts, les uns sur les autres était impressionnant.
-nous avons été pris pour des voleurs, assassins ou voleurs d'organes dans un village où la plupart n'avait jamais vu de blanc... Cela nous rappelle aussi, qu'ici, c'est nous les étrangers, potentiellement source de peur...
-nous avons passé une journée entière dans un nuage, sans aucun repère: Autant vous dire que nous avons perdu notre chemin... Heureusement que la boussole est là!!
-nous sommes les premiers acheteurs d'Oréo, petits gâteaux, toujours là pour nous remonter le moral et nous donner encore un peu d'énergie!
-grâce à cette saison des pluies qui traîne en longueur, nos sacs se sont grandement allégés !!! Nous portons moins d'eau sans risque de mourir de soif. Quel bonheur de marcher à 10-13kgs!!!
- des kilos en moins du moins (du moins on a l'impression dans la glace) et des pantalons qui tombent,
-une descente vertigineuse de 1600m de dénivelé négatif dans la vallée pour atteindre Abancay.
- les jambes de Dom constellées de bleus et de piqures de moustiques, et les pieds de Franck plein d'ampoules.
- une question qui revient sans cesse dans la bouche des péruviens que nous croisons (et qui commence à nous lasser) : "Mais pourquoi vous ne prenez pas la voiture?"
- des péruviens qui nous prennent en photo en nous voyant arriver à pieds.
mercredi 17 mars 2010
J13-J15: 2ème étape Puquio-Chalhuanca (45 km de marche, 135 km en camion ;-(((
Nous partons de Puquio, tout reposés, avec un grand soleil et nous attaquons la dizaine de kms sur la route avant de bifurquer sur une piste. Un "raccourci-détour" (concept bien connu de nous en 2 semaines qui consiste à couper et qui finit par durer beaucoup plus longtemps que le chemin initial) et quelques épines de cactus plus tard, nous atteignons le croisement où nous passons à la postérité: les hommes de l'entretien de la route nous mitraillent de photos. On doit ressembler à des extraterrestres.
Comme d'habitude, les chemins de la carte n'existent pas. Nous empruntons donc les chemins à vaches, qui nous permettent de voir deux magnifiques condors en vol! Majestueux!
Après un chemin chaotique, encore, nous bivouaquons dans la montagne à 4200m, à l'écart de la route mais pas tout à fait là où on espérait arriver.
Comme d'habitude, les chemins de la carte n'existent pas. Nous empruntons donc les chemins à vaches, qui nous permettent de voir deux magnifiques condors en vol! Majestueux!
Après un chemin chaotique, encore, nous bivouaquons dans la montagne à 4200m, à l'écart de la route mais pas tout à fait là où on espérait arriver.
Le coucher de soleil nous réchauffe un peu... Il fait froid là haut!!!!
Forts de notre expérience en chemins péruviens qui ne sont jamais là où on les attend, nous nous résignons à suivre la route jusqu'à une autre bifurcation, mais encore une fois celle-ci ne semble exister que sur la carte (pour info les cartes les plus récentes sont des années 80).
Après 20kms de route, transis de froid suite à des heures de pluie et un mini orage de grêle, nous arrêtons un camion qui prend pitié de nous pour nous conduire au prochain village. Les 3 conducteurs (qui se relaient, ils sont partis la veille à huit heure de Lima) nous font de la place, rigolent de notre projet et de notre folie, et nous proposent de nous déposer à Chalhuanca.
La pluie, les nuages menacants et la taille du village où nous comptions trouver refuge (quelques barraquements) finissent de nous convaincre et nous acceptons à moitié à regrets.
Nous sommes déçus de nous être fait piéger par le temps et de ne pas avoir résisté aux éléments, mais la douche chaude du soir nous permet de récupérer nos pieds et nos mains congelés... C'est déjà pas mal. Les 135km en camion seront aussi une expérience humaine unique avec 3 péruviens très sympas qui sont contents que nous découvrions leur pays et qui nous souhaitent seulement de faire un bon voyage sans autre compensation. On leur fera juste une traduction de "Je t'aime moi non plus" de Gainsbourg qu'ils écoutent sur une compile.
Le temps que nous avons gagné va nous permettre de rejoindre Andahuaylas puis Abancay. Cela fait un grand détour mais normalement, il y a des chemins ! Cela nous évitera de devoir suivre la nationale jusqu'à Abancay. Nous pensions après Puquio que nous serions obligés de finir cette partie en bus car longer la route et trouver où dormir n'est pas si simple.
RDV dans 7 jours à Andahuyalas !
Forts de notre expérience en chemins péruviens qui ne sont jamais là où on les attend, nous nous résignons à suivre la route jusqu'à une autre bifurcation, mais encore une fois celle-ci ne semble exister que sur la carte (pour info les cartes les plus récentes sont des années 80).
Après 20kms de route, transis de froid suite à des heures de pluie et un mini orage de grêle, nous arrêtons un camion qui prend pitié de nous pour nous conduire au prochain village. Les 3 conducteurs (qui se relaient, ils sont partis la veille à huit heure de Lima) nous font de la place, rigolent de notre projet et de notre folie, et nous proposent de nous déposer à Chalhuanca.
La pluie, les nuages menacants et la taille du village où nous comptions trouver refuge (quelques barraquements) finissent de nous convaincre et nous acceptons à moitié à regrets.
Nous sommes déçus de nous être fait piéger par le temps et de ne pas avoir résisté aux éléments, mais la douche chaude du soir nous permet de récupérer nos pieds et nos mains congelés... C'est déjà pas mal. Les 135km en camion seront aussi une expérience humaine unique avec 3 péruviens très sympas qui sont contents que nous découvrions leur pays et qui nous souhaitent seulement de faire un bon voyage sans autre compensation. On leur fera juste une traduction de "Je t'aime moi non plus" de Gainsbourg qu'ils écoutent sur une compile.
Le temps que nous avons gagné va nous permettre de rejoindre Andahuaylas puis Abancay. Cela fait un grand détour mais normalement, il y a des chemins ! Cela nous évitera de devoir suivre la nationale jusqu'à Abancay. Nous pensions après Puquio que nous serions obligés de finir cette partie en bus car longer la route et trouver où dormir n'est pas si simple.
RDV dans 7 jours à Andahuyalas !
samedi 13 mars 2010
J6-J12 : Première étape de Nasca à Puquio (125 km ; 3500m de dénivelé positif)
Premiers pas, premiers paysages magnifiques, premières galères, premier col à plus de 4000m, premier orage de grêles, premiers troupeaux de vigognes galopantes, écarts de température de 36° à 10°C...
1er Jour
Nous sommes partis le lundi 7 mars de Nasca, "à la fraîche", sous un soleil de plomb et une température qui avoisine déjà les 30°C à 9h (mous marchions alors depuis déjà 2 heures). Nous suivons le cours du rio Tierras Blancas, alimenté par les pluies des montagnes et servant à l'irrigation des champs de la région. Très vite, le chemin qui longeait les champs laissa place à des traces sans suite. Autant dire que notre progression n'a pas été très rapide.
Après des lunettes de soleil qui ont décidé de se rafraichir dans le rio et une escalade dantesque, nous rejoignons la route et une "casitas" improbable où deux vieux (sur)vivent comme par miracle. A défaut d'eau, les sodas Kola Real nous rechargerons en sucre. Nous quittons ensuite la route pour la piste que nous souhaitions suivre. Nous apprendrons deux jours plus tard qu'il s'agit d'un ancien chemin Inca. Nous réapprenons le goût des choses simples en pic-niquant à l'ombre et en se rafraichissant au ruisseau. La température atteint les 36°C, le soleil est brûlant et nous prenons garde à notre réserve d'eau.Nous avons emporté 10L en espérant nous ravitailler le deuxième jour, mais la chaleur nous oblige à boire plus que prévu. Première nuit, premier bivouac. Se laver dans une rivière n'a jamais paru aussi bon.
C'est le début des choses sérieuses ! Un bon dénivelé de plus de 1300m nous attend. Tout en suivant la piste, nous passons à côté de bains thermaux incas ! Avec la chaleur, le mercure atteignant toujours plus de 30°C, un bain frais dans le rio fait plus qu'envie ! Un fermier nous indique le chemin à suivre au prochain croisement (heureusement !) et nous repartons suivre notre piste qui monte désormais en lacets interminables. La chaleur et le rationnement en eau rendent la monté très pénible, quand sorti de nul part, nous croisons "Syriaco" sur sa moto du ministère de l'agriculture. Travaillant à la fumigation des champs, il nous renseigne sur notre objectif du jour, Tambo Quemado. Il est tellement content d'avoir un peu de conversation dans sa journée solitaire qu'il nous offre l'eau de son bidon. Quel plaisir d'avaler ces grandes gorgées alors que nous surveillions notre consommation !
Nous surplombons désormais la vallée et la vue est magnifique. Les montagnes sèches et bombées entourent la trace verte de la rivière qui coule au milieu. Au loin, la cascade de Tambo Quemado nous sert de repère.
Nous décidons donc de suivre le chemin Inca avec un bicvouac et un ravitaillement le lendemain.
4eme jour :
Nous ne savons pas exactement où nous sonmes mais nous savons où nous devons aller. A travers une pampa de montagne, sans autres traces que quelques cairns qui semblent matérialilser le chemin, nous rencontrons nos premières vigognes (sorte de lama sauvages au poil lisse).
Nous atteindrons 4009m ! Travesée de la pampa puis panorama magnifique qui rappellent les montagnes d'Europe. Après une descente épique toujours en essayant de deviner où passe le chemin, nous finirons par retrouver une trace bordée des murets Inca signalétiques. Nous déjeunerons après plus de 7h de marche dans un village sans nom.
Deux péruviennes qui n'en reviennent pas de notre marche depuis Nasca (et qui se moquent un peu, avouons le) nous apprennent qu'il nous reste 1h30 de marche jusqu'à Lucanas où nous pourrons dormir. Elles nous indiquent aussi un racourci dont nous ne trouverons jamais la fin comme tous les chemins péruviens que nous empruntons ;-) Il se finira en descente à travers champ pour rejoindre la route que nous devrons suivre jusqu'à Lucanas sous la pluie. Quand un camion s'arrête pour nous laisser monter derrière, nous n' hésitons que quelques secondes. La journée a été longue et difficile, et cette heure de marche sous la pluie ne nous enchante guère. Nous voilà donc debout à l'arrière du camion avec une péruvienne et ses deux enfants.
Tout le monde nous le dit : entre Lucanas et Puquio le plus simple est de suivre la route. Pas de chemins de traverse. Nous nous résignons donc à parcourir 25km le long de la route et nos quelques tentatives pour couper les courbes s'avèrent peu optimales jusqu´à ce que nous retrouvions comme par magie au milieu de nul part nos cairns et nos murets Inca. On distingue une piste qui mène jusqu'à Puquio. Objectif atteint en seulement 5h30 et 21km.
Notre première semaine fut dense et à la hauteur de nos attentes. Une phrase revient sans cesse dans ce pays sans réel chemin : "Il n'y a de chemin que ceux que traces nos pas"...
1er Jour
Nous sommes partis le lundi 7 mars de Nasca, "à la fraîche", sous un soleil de plomb et une température qui avoisine déjà les 30°C à 9h (mous marchions alors depuis déjà 2 heures). Nous suivons le cours du rio Tierras Blancas, alimenté par les pluies des montagnes et servant à l'irrigation des champs de la région. Très vite, le chemin qui longeait les champs laissa place à des traces sans suite. Autant dire que notre progression n'a pas été très rapide.
Après des lunettes de soleil qui ont décidé de se rafraichir dans le rio et une escalade dantesque, nous rejoignons la route et une "casitas" improbable où deux vieux (sur)vivent comme par miracle. A défaut d'eau, les sodas Kola Real nous rechargerons en sucre. Nous quittons ensuite la route pour la piste que nous souhaitions suivre. Nous apprendrons deux jours plus tard qu'il s'agit d'un ancien chemin Inca. Nous réapprenons le goût des choses simples en pic-niquant à l'ombre et en se rafraichissant au ruisseau. La température atteint les 36°C, le soleil est brûlant et nous prenons garde à notre réserve d'eau.Nous avons emporté 10L en espérant nous ravitailler le deuxième jour, mais la chaleur nous oblige à boire plus que prévu. Première nuit, premier bivouac. Se laver dans une rivière n'a jamais paru aussi bon.
2eme jour :
C'est le début des choses sérieuses ! Un bon dénivelé de plus de 1300m nous attend. Tout en suivant la piste, nous passons à côté de bains thermaux incas ! Avec la chaleur, le mercure atteignant toujours plus de 30°C, un bain frais dans le rio fait plus qu'envie ! Un fermier nous indique le chemin à suivre au prochain croisement (heureusement !) et nous repartons suivre notre piste qui monte désormais en lacets interminables. La chaleur et le rationnement en eau rendent la monté très pénible, quand sorti de nul part, nous croisons "Syriaco" sur sa moto du ministère de l'agriculture. Travaillant à la fumigation des champs, il nous renseigne sur notre objectif du jour, Tambo Quemado. Il est tellement content d'avoir un peu de conversation dans sa journée solitaire qu'il nous offre l'eau de son bidon. Quel plaisir d'avaler ces grandes gorgées alors que nous surveillions notre consommation !
Nous surplombons désormais la vallée et la vue est magnifique. Les montagnes sèches et bombées entourent la trace verte de la rivière qui coule au milieu. Au loin, la cascade de Tambo Quemado nous sert de repère.
Le soir, le maire de ce petit village isolé au milieu de nul part nous offre l'hospitalité dans sa mairie où nous aurons un toit, un lit et l'eau courante ! C'est aussi là que nous apprendrons que nous suivons un chemin Inca et que nous aurons des infos sur les points de ravitaillements possibles.
3eme jour :
Nous décidons donc de suivre le chemin Inca avec un bicvouac et un ravitaillement le lendemain.
Mais ce chemin Inca n'est pas particulièrement simple à suivre. Nous perdons plusieurs fois la trace, ce qui rend notre progression dans un terrain accidenté très lente. Et cela empire quand nous entrons dans les nuages qui nous privent de visibilité.
Après une longue journée de plus de 9h de marche et près de 1000m de dénivelé positif, nous nous arrêtons pour le bivouac encore entourés par les nuages. Le riz à la sardine n'aura jamais paru aussi bon !
4eme jour :
Nous ne savons pas exactement où nous sonmes mais nous savons où nous devons aller. A travers une pampa de montagne, sans autres traces que quelques cairns qui semblent matérialilser le chemin, nous rencontrons nos premières vigognes (sorte de lama sauvages au poil lisse).
La rencontre d'un berger dans ce paysage désertique parsemé de ruines Inca semble surréaliste et nous permet de confirmer que nous allons dans la bonne direction.
Nous apercevons enfin la route et le croisement où nous pourrons nous ravitailler mais à 3700m, nous sommes vites essouflés et la progression est lente ! Portés par l'envie d'arriver nous atteignons enfin notre point de mire. Il s'agit en fait de quelques maisons de terre au toit de tôles où nous trouvons à boire, à manger et surtout un abri providentiel durant l'orage de grêles qui éclate peu après notre arrivée. Nous aprenons que nous pourrons passer la nuit à quelques kilomètres de là. Nous entrons donc dans la réserve à Vigognes de Pampa Galeras pour atteindre un endroit irréel.
Le camp de base de la réserve où travaillent toujours plusieurs employés d'état a dû être un vrai lieu touristique mais les installations sont désormais complétement vetustes ! Cependant, cela nous permet de passer la nuit au sec et sur un lit. Que demander de plus ?
5eme jour
Nous atteindrons 4009m ! Travesée de la pampa puis panorama magnifique qui rappellent les montagnes d'Europe. Après une descente épique toujours en essayant de deviner où passe le chemin, nous finirons par retrouver une trace bordée des murets Inca signalétiques. Nous déjeunerons après plus de 7h de marche dans un village sans nom.
Deux péruviennes qui n'en reviennent pas de notre marche depuis Nasca (et qui se moquent un peu, avouons le) nous apprennent qu'il nous reste 1h30 de marche jusqu'à Lucanas où nous pourrons dormir. Elles nous indiquent aussi un racourci dont nous ne trouverons jamais la fin comme tous les chemins péruviens que nous empruntons ;-) Il se finira en descente à travers champ pour rejoindre la route que nous devrons suivre jusqu'à Lucanas sous la pluie. Quand un camion s'arrête pour nous laisser monter derrière, nous n' hésitons que quelques secondes. La journée a été longue et difficile, et cette heure de marche sous la pluie ne nous enchante guère. Nous voilà donc debout à l'arrière du camion avec une péruvienne et ses deux enfants.
Lucanas, notre étape du soir, est une ville de passage sur cette nationale qui relie Nasca à Cusco. Sans charme, on y trouve quelques restos qui comme toujours, nous offrent le menu traditionnel : un bouillon de viande avec des pates et un plat accompagné de riz. Qu'il semble loin
le poulet grillé frites dont nous nous délections à Nasca. Mais comme ces menus semblent bons après un dîner de riz ou de pates en bivouac !
Tout le monde nous le dit : entre Lucanas et Puquio le plus simple est de suivre la route. Pas de chemins de traverse. Nous nous résignons donc à parcourir 25km le long de la route et nos quelques tentatives pour couper les courbes s'avèrent peu optimales jusqu´à ce que nous retrouvions comme par magie au milieu de nul part nos cairns et nos murets Inca. On distingue une piste qui mène jusqu'à Puquio. Objectif atteint en seulement 5h30 et 21km.
Prochain étape Chaluhanca dans une semaine et un passage à 4800m !
!Hasta luego¡
N'hésitez pas à nous donner de vos nouvelles et à laisser des commentaires.
dimanche 7 mars 2010
Quelques photos des lignes de Nasca
Sinon le pilote, pas très bavard, s'est amusé à tournoyer au dessus des lignes, sympa sauf pour l'estomac ;-)
Voici les quelques photos correctes des formes et dessins de Nasca:
les formes géométriquesle colibri (si, si regardez bien)
l'astronaute (sur le flanc de la montagne)
Désolé pour la qualité des photos mais nous avons dû les réduire pour pouvoir les mettre.
Besos!
samedi 6 mars 2010
J4-J5: Turistos en Nasca
Nous arrivons à Nasca après 7h en bus grand confort, 3 navets hollywoodiens et un paysage désertique coincé entre le Pacifique et la Sierra. Il ne pleut jamais par ici.
A peine sortis de la gare routière (le parking et le petit local attenant), nous sommes assaillis par les rabatteurs. Hum, comme c'est agréable de se sentir pigeon, euh pardon touriste ;-)
Nous nous échappons donc rapidement pour nous poser dans le petit hôtel réservé à l'avance et nous accumulons quelques kcal supplémentaires avant de commencer à marcher lors d'un déjeuner-dîner bien sympathique.
Avant de survoler les géoglyphes de la civilisation Nasca (les fameuses lignes) demain matin, nous nous rendons au centre Maria Reiche pour en savoir plus. C'est l'occasion d'une rencontre surréaliste avec Viktoria Nikitzki. On commence par arroser et nettoyer le jardin pendant une heure (est-ce un test pour voir si nous sommes dignes de recevoir les informations sur les lignes?) puis commence le cours sur les lignes dans une petite salle encombrée à la lumière jaune blafarde distillée par une unique ampoule suspendue au toit de palme.
Autour d'une maquette du plateau désertique de Nasca et de ses lignes, nous avons droit à un vibrant plaidoyer sur le travail désinteressé de Maria Reiche et le peu de reconnaissance dont elle bénéficie. Les explications sur le rôle de calendrier astronomique (marque des équinoxes et solstices) et de carte des veines aquatiques sous terraines sont très intéressantes mais le fond scientifique est parfois un peu léger. On ressent surtout la frustration d'une femme qui dédie sa vie à une cause difficile et avec bien peu de support (il suffit de voir ses conditions de vie). Les lignes font tourner le business local mais aucun fond n'est consacré à leur études ou leur préservation. Or les lignes sont victimes de l´érosion et à la mercie des innondations dans une région deboisée où plus rien ne freine le ruisselement. Ce site classé par l'UNESCO semble bénéficier de bien peu de protection.
Nous sommes durement confrontés à l'importance de l'eau dans cette région si désertique où les anciennes civilisations avaient developpées leurs connaissances des veines aquifères et un système d'aqueducs ingénieux. Bien des connaissances se sont perdues quand on voit le manque d'eau actuel. Le ruisselement des eaux de pluies (la ville de Nasca aurait été inondée il y a deux ans) que plus rien n'arrêtent illustre également les effets de l'action récente de l'Homme et le risque qui pèse sur un patrimoine vieux de plus de 1500 ans...
Demain, nous verrons les lignes d'en haut, et lundi, nous commencerons à marcher avec des réserves pour plusieurs jours, au cas où. Nous avons repéré notre trajet et nous savons où nous allons.
Nous ne savons pas quand nous croiserons notre prochain cybercafé - probablement pas avant 1 mois - donc ne vous inquiétez pas.
¡Hasta pronto!
A peine sortis de la gare routière (le parking et le petit local attenant), nous sommes assaillis par les rabatteurs. Hum, comme c'est agréable de se sentir pigeon, euh pardon touriste ;-)
Nous nous échappons donc rapidement pour nous poser dans le petit hôtel réservé à l'avance et nous accumulons quelques kcal supplémentaires avant de commencer à marcher lors d'un déjeuner-dîner bien sympathique.
Avant de survoler les géoglyphes de la civilisation Nasca (les fameuses lignes) demain matin, nous nous rendons au centre Maria Reiche pour en savoir plus. C'est l'occasion d'une rencontre surréaliste avec Viktoria Nikitzki. On commence par arroser et nettoyer le jardin pendant une heure (est-ce un test pour voir si nous sommes dignes de recevoir les informations sur les lignes?) puis commence le cours sur les lignes dans une petite salle encombrée à la lumière jaune blafarde distillée par une unique ampoule suspendue au toit de palme.
Autour d'une maquette du plateau désertique de Nasca et de ses lignes, nous avons droit à un vibrant plaidoyer sur le travail désinteressé de Maria Reiche et le peu de reconnaissance dont elle bénéficie. Les explications sur le rôle de calendrier astronomique (marque des équinoxes et solstices) et de carte des veines aquatiques sous terraines sont très intéressantes mais le fond scientifique est parfois un peu léger. On ressent surtout la frustration d'une femme qui dédie sa vie à une cause difficile et avec bien peu de support (il suffit de voir ses conditions de vie). Les lignes font tourner le business local mais aucun fond n'est consacré à leur études ou leur préservation. Or les lignes sont victimes de l´érosion et à la mercie des innondations dans une région deboisée où plus rien ne freine le ruisselement. Ce site classé par l'UNESCO semble bénéficier de bien peu de protection.
Nous sommes durement confrontés à l'importance de l'eau dans cette région si désertique où les anciennes civilisations avaient developpées leurs connaissances des veines aquifères et un système d'aqueducs ingénieux. Bien des connaissances se sont perdues quand on voit le manque d'eau actuel. Le ruisselement des eaux de pluies (la ville de Nasca aurait été inondée il y a deux ans) que plus rien n'arrêtent illustre également les effets de l'action récente de l'Homme et le risque qui pèse sur un patrimoine vieux de plus de 1500 ans...
Demain, nous verrons les lignes d'en haut, et lundi, nous commencerons à marcher avec des réserves pour plusieurs jours, au cas où. Nous avons repéré notre trajet et nous savons où nous allons.
Nous ne savons pas quand nous croiserons notre prochain cybercafé - probablement pas avant 1 mois - donc ne vous inquiétez pas.
¡Hasta pronto!
El Pacifico, Lima J1-J4
Muchas gracias a la familla Torrejon por su hospitalidad y su atención!!!
Lundi, 18h, départ pour Roissy: check up des affaires dans la voiture, derniers en revoir et nous voici partis pour Lima! Après un vol sans encombre, nous récupérons nos affaires arrivées entières (le réchaud, les seringues hypodermiques et la pharmacie impressionante n´ont pas dû inquiéter les douaniers):
Nous sommes accueillis par Emmerson, le frère d'Elceira notre hôtesse à Lima qui nous conduit à San Borja, joli quartier assez calme.
Dépaysement dès la sortie de l'avion: la chaleur nous tombe dessus. Nous nous étions préparés au froid des montagnes mais pas à la chaleur étouffante : tongs et débardeurs ne font pas partis de notre sac ;-)
Nous sommes accueillis comme des rois, avec un sens de l'hospitalité incroyable à laquelle nous ne sommes pas habitués venant de personnes aui ne nous connaissent pas. Nous avons le droit à des petits déjeuners très copieux et à de la très bonne cuisine péruvienne.
Domitille et Elceira
Bruno, un neveu d'Elceira nous accompagne gentiment dans la découverte du centre de Lima et de ses musées. Il a une culture impressionnante et c'est un guide de montagne: http://brunotrek.xtreemhost.com/.
Bruno, Domitille et Franck
Ses conseils sur les chemins que nous allons prendre sont précieux. Ca fait plaisir de voir quelqu'un qui ne nous prend pas pour des fous et estime notre trajet tout à fait possible.
Nous jouons aux touristes pendant ces 2 jours dans cette capitale au trafic étouffant. C'est aussi pour nous l'occasion de comtempler l'Ocean Pacifique et de commencer ce périple au fil de l'eau. Cette thématique nous accompagnera durant notre aventure, oú l'eau aura une importance primordiale.
Lima, 10 millions d'habitants, alimentés en eau par les glaciers de la sierra péruvienne qui aurait déjà diminués de 40% à cause du réchauffement climatique: le spectacle des fontaines lumineuses de Lima (les plus grandes du monde) soulèvent de vraies interrogations sur l'utilisation de cette ressource, même s'il n'en reste pas moins un spectacle très divertissant.
Bruno et Domitille, implorant le Dieu Agua
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