Nous croisons bien peu de cyber café durant notre périple dans l'altiplano Bolivien, et c'est bien dommage car il y a beaucoup de choses à dire de ces espaces déserts et magnifiques que nous traversons depuis presque un mois !
Tout d'abord, rassurons tout le monde : tout va bien pour nous! On s'en met plein les mirettes et les gambettes depuis 1 mois... Nous sommes partis de La Paz, accompagnés pendant 3 jours par Jacob, un jeune canadien rencontré au Pérou et sommes arrivés 9 jours plus tard à Sajama. Nous avons traversé de superbes paysages de canyons (on se serait cru aux Etats-Unis) puis nous avons retrouvé notre pampa bien plate, agrémentée d'imposantes montagnes: le Sajama (6542m) et les deux jumeaux le Parinacota et le Pomarapi, culminants tous deux à plus de 6000m.
Pour éprouver un peu notre acclimatation à l'altitude, nous avons gravi le Sajama, à force de crampons et de piolets, bien aidé par notre super guide Juan (http://www.altitude6000.com/). Après cette sacrée expérience, nous sommes repartis sur nos chemins plats et déserts pour atteindre en 10 jours les bords du Salar d'Uyuni. Pour l'entrainement, nous avions déjà traversé le salar de Coipasa, beaucoup moins touristique.
Pour notre 100ème jours de marche, nous nous sommes donc offert le luxe de 40kms de traversée de désert de sel, pour enchaîner le lendemain avec... 40kms plus du vent!
Bref on en a bien bavé malgré les paysages impressionnants!!
Depuis, nous avons poursuivi notre route et notre compteur affiche maintenant 1900kms!!! Nous sommes à une quinzaine de jours de l'Argentine, avec une route qui reste assez mystérieuse (les cartes se contredisent qlqs peu).
Depuis La Paz, nous sommes vraiment rentrés dans l'hiver: il fait maintenant entre 0 et -5 degrès dans la tente, nos bouteilles d'eau gèlent... Et la seule chose qui réchauffe nos corps engourdis de froid le matin est la promesse de brûler sous le soleil quelques heures après (il fait en moyenne 20-25 degrès le jour).
La nouvelle donne aussi, c'est le vent... Jusque là nous n'avions connu que la petite brise. Maintenant nous savons que le vent est notre pire ennemi, bien pire que la pluie, l'orage ou la grêle. Ce beau vent de face ou de côté qui vous force à faire le double d'effort et surtout qui vous mine le moral...Nous espérons ne pas trop avoir à l'affronter dans les jours qui arrivent!
Nous avons aussi pu tester ce bel adage: Todo es possible, nada es seguro... Dans ces coins assez déserts, nous ne sommes jamais sûrs de rien: l'eau, la nourriture, les chemins... Nous avons de bonnes surprises (de l'eau courante dans un tout petit village, une aire de pic nic au milieu de nulle part) comme de moins bonnes (un grande ville, capitale de district, pas d'eau chaude, pas d'internet contrairement à ce qu'on nous avait dit et uniquement de l'eau au puit avec un super goût...). Du coup,on anticipe pas mal et portons pas mal d'eau et de nourriture! Et nous travaillons notre zen attitude...
Malgré le côté désertique, les quelques rencontres que nous faisons sont toujours de belles aventures: les Boliviens sont charmants,toujours prêts à nous donner un coup de main (remplir nos bouteilles, nous offrir du pain, nous donner des conseils sur les chemins...). Nous avons aussi fait la rencontre de voyageurs, essentiellement francais: 3 cyclotouristes (2 francais et un espagnol) en tour du monde depuis presque 2 ans, un couple et ses 2 enfants qui voyagent en alternant camping car et vélo qui nous ont offert un bon café au chaud alors que ca souffler rude dehors, des navigateurs-motards... Toutes ces rencontres sont toujours bien riches!!